Rotolight Titan X1 et X2 - Causerie retour d'expériences avec Greg et Forest
Greg et Forest ont eu l'occasion de tester les Titan X1 et X2 de Rotolight, dans différentes situations (tournage formation FX6, et pour Forest sur le court-métrage "Humana" réalisé par Loïc Manwel), ils reviennent dans cette causerie nous livrer leur retour d'expériences sur ces projos mais aussi pour causer plus largement de lumière.
Titan X1 et X2, des panneaux LED RGB costauds et puissants !
Les Rotolight Titan X1 et X2 sont deux panneaux LED RGBWW haut de gamme, au format carré (1 pied) et rectangulaire (2 x 1 pied).
Côté finition, c'est très qualitatif, fabriqué en Angleterre (dans les studios mythiques de Pinewood !), proposé en flight case et avec un large choix d'accessoirisation, snapbag, snapgrid, chimera avec nid d'abeille, etc.
Les deux projos sont donc costauds et bien sûr aussi assez lourds (6,8 et 11,5kg), même s'ils sont un peu plus léger que les Arri SkyPanel qu'ils viennent concurrencer.
Ils sont très puissants, avec respectivement 8000 et 18000lux à 1m, pour une consommation de 350 et 420 watts.
La puissance maximum sera obtenue autour de 4000 kelvin, en raison de la présence de LED dédiées au "warm white" (blanc chaud).
Les projecteurs disposent d'un mode "Lux constant" qui permet de conserver une luminosité constante quel que soit la température de couleur appliquée.
En RGB, ça reste très puissant, avec la capacité notamment à coloriser sans difficulté un mur coloré (comme dans la vidéo les murs bleu canard bien pétard de notre studio au Repaire).
Les projos peuvent être utilisés en extérieur avec l'accessoire prévu pour qui permet de les alimenter avec des batteries V-Lock, et leur puissance leur permet de "jouer" même sur un extérieur jour ensoleillé.
Point à souligner, le ventilateur des projecteurs est particulièrement silencieux et le reste, même au bout d'une journée entière de tournage.
Le ballast est repositionnable, sur le projecteur lui-même, ou sur le pied via un clamp fourni. Aucun contrôle ne se fait sur le ballast lui-même.
Leur point fort : la diffusion électronique
Les Titan ont la particularité de disposer d'une diffusion intégrée électronique (cristaux liquides), qui permet de passer d'un angle de 68 à 150°.
La diffusion est contrôlée à l'aide d'un potard, avec une progression constante de 0 à 100%.
Cette diffusion intégrée permet de gagner en facilité d'utilisation et en productivité, pas de panneau de diffusion à mettre en place ou à enlever.
A diffusion 100%, la lumière est plane et douce, sans point chaud ni multi-ombres (effet de projection des multiples LED du panneau). Avec la grande taille du X2, on obtient un effet proche d'une boîte à lumière.
Si on a besoin de plus de rendement, on peut se mettre à 0% de diffusion, on gagne un diaph de luminosité. Si on veut éviter le multi-ombres, il faudra privilégier un usage en bounce (rebond).
Le contrôle à distance
Les deux projecteurs peuvent être utilisés en mode maître / esclave(s).
Par le protocole DMX, les projecteurs se détectent tout seul, on déclare le projecteur maître et le ou les esclaves, et on peut donc ensuite piloter plusieurs projecteurs sans avoir à tirer de câbles, en modifiant les réglages du projecteur "maître".
Ils sont intégrables à un système de pilotage DMX et compatibles avec le contrôle par l'application Luminair (uniquement sur Ipad, 99$).
Point de regret : l'absence d'application "maison", pour piloter à distance de petites installations qui ne seraient pas dotées de système DMX.
Le fabricant a annoncé que l'application devrait bientôt sortir (le bluetooth est déjà présent).
Les menus, les effets
Les projecteurs disposent d'un menu tactile et de boutons de réglages, avec une interface de navigation très instinctive.
On retrouve plusieurs modes de réglage :
- un mode CCT pour choisir la température de couleur (avec le réglage de teinte magenta / vert)
- un mode RGBW, où on va définir la couleur ainsi que la puissance du blanc chaud
- un mode HSI : teinte, saturation, intensité
- un mode XY, où on choisit une couleur au tactile au sein d'un espace de couleur défini (REC709, REC2020, full gamut) pour limiter les couleurs accessibles à celles que les caméras pourront capter.
Rotolight a annoncé l'arrivée prochaine sur les projecteurs d'un mode "Lut caméras", pour limiter les couleurs et calibrer les primaires des projecteurs aux espaces de capture des caméras.
Les effets spéciaux sont très nombreux (police, éclair, projection, néon, etc) et réglables très finement.
Les projecteurs disposent de mémoires par mode (effets spéciaux inclus), qui permettent de stocker ses réglages et de les rappeler.
Dommage par contre qu'on ne puisse pas régler la transition du passage d'une mémoire à une autre...
Côté gélatines, les projecteurs disposent d'une banque très généreuse de gélatines Lee et Rosco, enrichie d'un petit descriptif pour chaque gélatine, qui permet de se cultiver un peu ainsi que d'une série de preset "sources" qui permet de reproduire différents types d'éclairage (sodium, bougie, lampe à arc, HMI, etc).
Retour d'expériences de Forest en usage fiction
Malgré son poids, il a particulièrement apprécié le Titan X2, qui permet par sa grande taille (1 pied par 2 pieds) et sa douceur d'enrouler très bien les sujets, et de faire des contres magnifiques.
Sur certaines installations, la compacité du X1 lui a permis de le poser très facilement dans des endroits très étroits, même sans pied. Son format cubique permet de le caler facilement, en haut d'un meuble.
Retour très positif sur la qualité de la lumière, notamment grâce à la diffusion électronique. Forest était particulièrement impressionné par le rendement, les projecteurs produisant une quantité de lumière très importante, que ce soit sur secteur ou sur batterie.
A demi-diffusion (50%), on gagne encore un demi-diaph, tout en neutralisant le multi-ombre.
Quel usage des panneaux LED ? (et autres papotages sur la lumière)
Aujourd'hui, Forest ne connaît plus de chef-opérateurs qui ne veut plus travailler en LED, notamment grâce au gain en qualité de la lumière LED ces dernières années.
La gradation est une très grande force des sources LED, et permet de descendre très bas même des projecteurs très puissants, et donc les rendre très versatiles.
Les Titan disposent même de calculateurs pour définir la compensation de l'exposition, donner la distance à laquelle le projecteur doit être. On peut changer ainsi l'effet, agrandir la source en la rapprochant et savoir de combien de puissance il faut l'ajuster pour maintenir le flux lumineux en ayant un projo plus près et beaucoup plus enroulant.
Un regret pour Greg sur les panneaux LED est la difficulté sur les modèles plus entrées de gamme à canaliser la lumière et préfèrera un COB en effet principal avec une chimera. Il utilisera le panneau LED pour régler le niveau global de la scène.
Pour Forest rappelle qu'il faut apprendre à travailler avec les accessoires pour sculpter la lumière, à enlever de la lumière, avec des drapeaux, les nids d'abeille pour créer des faisceaux. Les accessoires enlèvent de la puissance, c'est là que les projecteurs plus puissants font la différence.
Ne pas hésiter à bricoler des accessoires de diffusion et de réflection, avec des polys, de la toile, du carton en guise de drapeaux...
Une piste pour améliorer son travail sur la lumière est d'essayer de faire de l'ingénierie inverse de looks, de voir où sont les sources.
Quand on manque de lumière, on a tendance à mettre les sources dans l'axe de la caméra vers le sujet, mais ça fait souvent des lumières peu flatteuses, moins intéressantes. Des lumières plus latérales ou à contre vont créer des looks plus intéressants.
L'idéal c'est d'essayer de prendre des looks qui vous plaisent et d'essayer de les travailler, de deviner où est la source principale dans l'image, est-ce qu'il y a des sources secondaires, de voir des petits volumes qui apparaissent.
Forest rappelle qu'historiquement, on faisait des contres très pointus, par exemple dans les films en noir et blanc. De nos jours, on travaille des contre beaucoup plus larges, ce qui permet de détacher des sujets du fond.
Conclusion sur les Titan X1 et X2
Une belle découverte pour Greg et Forest sur ces deux projecteurs, dont ils ont apprécié la puissance, les fonctionnalités, l'ergonomie et en particulier la fonction de diffusion électronique, et qui devraient probablement arriver à l'occasion sur leurs listes lumières.
Merci à @Visual Impact France pour leur soutien qui nous a permis de réaliser cette causerie !
A l'image Diego Bataillon
Au montage Clara Da Costa Dias
Merci à Esylla Rahmani notre super modèle pour cette causerie, n'hésitez pas à la contacter pour vos tournages !
Merci à Le repaire pour ce retour d'expériences